Loire et mer
Loire et mer
Annie Loyau
La ville flotte au loin sur un fond d’aquarelle,
Le trois-mâts de l’église a échoué sur la grève,
Dans la brume bleutée, frange d’eau et de ciel,
Des arches incertaines enjambent un fleuve de rêve.
Il est des jours où la Loire ressemble à la mer
Des jours où la mer remonte la Loire,
Mariage de la terre, du ciel et de l’eau,
La ville irréelle part au fil de l’eau.
En remontant le cours du fleuve et de l’histoire,
Ces rives, cette colline, cet endroit est un havre
Que la brume dissout, dont elle dissout la gloire,
Il y rôde des loups : il faut construire en hâte.
Le fleuve et les saisons paisiblement s’écoulent,
La Loire ouvre ses bras à l’approche de la mer.
Je veux être une pierre, qu’en son lit elle me roule,
Naviguer jusqu’à Nantes en partant de Nevers.
Mariniers de la Loire, vous avez disparu
Et la brume en lambeaux de voile s’effiloche,
La ville a endigué le fleuve qui s’est tu,
Lavandières, vos battoirs sont muets à mon approche.
La ville tourne le dos, qui lui rappellera
Les moulins, les lavoirs, le port et les chalands ?
Une rue, une amarre que l’on découvrira
Par hasard sur ses rives en flânant, nonchalant.
De hameau en village et d’église en château,
La ville a tant grandi que ses coutures craquent.
La brume se déchire, je crois qu’il fera beau,
La brise sur la Loire fait osciller la barque.
Poème mis en musique et chanté par le groupe « Toue Sabord », titre de leur album.
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